La VÉRITÉ sur le traitement actuel de la maladie de Parkinson. ( 1 ) Un billet d’humeur
(Disponible sur le Blog france.parkinson91.blog.free.fr)
Depuis quelques années, sans doute grâce aux initiatives des associations de malades, les médias nousabreuvent d’informations sur le traitement de cette redoutable maladie neurologique. Voici le point de la situation en 2014
Les congrès se succèdent en France2, en Europe3 et dans le Monde4 pour faire un point sur les avancéesdans la manière de soulager – puisqu’il ne s’agit pas pour l’instant de guérir – les malades ; mais il fautbien reconnaître que les annonces, suivies ou non d’effets, pour traiter ou soulager les malades, sontpratiquement les mêmes depuis plus d’une dizaine d’années.
Je ne suis pas atteint de cette affection mais je m’occupe de parkinsoniens depuis près de 20 années et jevous livre mes observations, mes désillusions et aussi quelques satisfactions sur la prise en charge de lamaladie, par le monde médical, les laboratoires, les autorités de santé et les associations de malades.
Combien de malades :
Les évaluations mondiales sont basées sur les données des organismes de santé nationaux etinternationaux : AM (Assurance Maladie), en France, et OMS pour le monde5.
En France (AM 2012) : 105 000 malades en ALD (10 500 nouveaux ALD en moyenne /an)
Si l’on ajoute les cas hors ALD (non déclarés ou refusés par l’AM) Il y a 150 000 malades.
1 200 000 malades (1 275 000 nouveaux cas /an sur 970 M d’habitants)
Dans le monde (OMS) : 7 000 000 malades (330 000 nouveaux cas/an dont 60 000 aux USA)
Chiffres sans doute sous évalués faute de diagnostic précis dans le tiers monde.
Par comparaison, pour la maladie d’Alzheimer près de 290 000 français sont placés en ALD(données AM 2012) et avec une différence considérable sur l’âge d’apparition qui est d’environ58 ans pour Parkinson et 73 ans pour Alzheimer, c'est-à-dire que vers 63 ans on trouve plus demalades Parkinsonien que de malades atteints d’Alzheimer.
Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution car une des particularités de la MP (maladiede Parkinson, dans ce qui suit) est une grande difficulté de diagnostic. Dans la majorité des cas la maladie n’est diagnostiquée de manière certaine qu’après 3 à 7années d’apparition tant les symptômes sont difficiles à interpréter par les praticiens. Ceci veutdire que les chiffres ci-dessus sont à majorer d’au moins 20% pour avoir une idée réelle de lasituation d’autant que nombre de jeunes malades ne sont pas classés en ALD par l’A.M .
L’effet inéluctable du vieillissement de la population est une augmentation ce ces chiffres. Pour mémoire en France on diagnostique environ 6000 séropositifs dont 1000 cas de sida/an(respectivement 6500 VIH pour 1200 sida en 2007)! Il serait intéressant de comparer lesbudgets respectifs, les recherches des laboratoires et les actions médiatiques au profit de cesdeux maladies.
UN point positif (il n’y en a pas beaucoup !), l’action des associations de malades auprès des
autorités a permis de mettre la MP au premier plan des actions de santé, mais on attend toujours les
effets positifs de ces bonnes intentions ! Le « Livre Blanc » de la MP à entrainé quelques réactions du Gouvernement, mais compte tenu des restrictions budgétaires actuelles, il ne faut pas s’attendre à un miracle de ce coté.
1 Toute reproduction, même partielle, de ce document devra faire l’objet d’un accord écrit du rédacteur à demander à : [email protected] 2 En 2014 : 10th International Congress on Mental Disorders & Other Non-motor Features in Parkinson's Disease and Related Disorders (MDPD 2014)4 - 7 December 2014 | Nice, France
En 2015: 12th International Conference on Alzheimer’s and Parkinson’s Diseases and related neurological disorders (AD/PD™ 2015)18 - 22 March, 2015 | Nice, France
3 En 2013 : Parkinson’s Disease: An Overview4 - 5 December 2013 | London, UK
XX WFN World Congress on Parkinson’s and Related Disorders8 - 11 December, 2013 | Geneva, Switzerland
En 2014: 18th International Congress of Parkinson’s Disease and Movement Disorders8 - 12 June, 2014 | Stockholm, Sweden
4 En 2014 : Evidence Based Medicine Update on Treatments for Parkinson's Disease21 February, 2014 | Kuala Lumpur, Malaysia5 Tous les chiffres donnés dans ce document sont extraits de données publiées dans la presse ou par les autorités médicales. Lorsque ces données sont différentes, unemoyenne est estimée pour cette étude.
Les traitements médicamenteux.
La Ldopa et ses améliorations
La découverte de la Ldopa date des années 1960 et sa mise au point comme médicamentpour la MP, à l’aide d’un inhibiteurs de la dopadecarboxylase (benzérazide ou carbidopa),pour éviter sa décomposition en dopamine avant l’arrivée au cerveau, a permis de délivrer lesmédicaments que nous connaissons actuellement Le premier ne fut commercialisée en Suissequ’en 1973 (Modopar®) et au USA (Sinemet®). Pour la petite histoire c’est une liane exotique (le mucuna pruriens ou pois mascate)originaire d’Inde ou d’Afrique, dont les grains, présents dans les fruits en forme deharicot velu, et les racines qui contiennent une forte proportion de LDopa, qui fut unedes premières sources de Ldopa, ainsi que la fève des marais (vicia faba). La médecine ayurvédique (indienne) utilisait des extraits du mucuna pour traiter entreautre le tremblement et l’impuissance. Vous pouvez en cultiver dans votre serre, les fleurs en grappes pourpres sont splendides,mais ne la consommez pas.
Le traitement de base des Parkinsoniens comporte dans près de 80 à 90% des cas de la Ldopaavec benzérazide ou cabidopa parfois associé à une autre famille dite « d’inhibiteur de COMT ». Ce sont les médicaments MODOPAR®, SINEMET® et STALEVO®
Les Agonistes dopaminergiques
Les agonistes de la dopamine agissent directement sur les récepteurs de la dopamine. Enimitant l'action de la cette dernière, ces médicaments font, en quelque sorte, « croire » auxcellules cérébrales qu’elles sont en présence d’une plus grande quantité de dopamine. Leur intérêt est une durée de vie plasmatique nettement plus élevée (8 à 12h) que celle de laLdopa (2 à 3 heures). Selon les spécialistes consultés, ils sont parfois donnés en début de traitement surtout pourlimiter les effets néfastes à long terme de la Ldopa.
Les premiers de cette familles étaient dérivés de l’ergot seigle (hé oui encore une plante !). Les effets indésirables de cette formule (comme le Parlodel) les ont mis au « rancard »
Le piribédil (Trivastar®) est encore prescrit mais ces effets secondaires sont égalementparfois mal tolérés. Il est retiré du marché américainLa bromocriptine (Parlodel®) peut provoquer des effets cardiovasculaires gravesLe lisuride (Dopergine®) et le pergolide (Celance®) sont connus pour leurs effetspsychiatriques hallucinatoiresLe pramipexole (Sifrol®), le ropinole (Requip®) et la rotigotine (Neupro® patch), bien querelativement efficace pour la MP et pour le SJR (syndrome des jambes sans repos) sontconnu pour favoriser les tendances compulsives (jeux, sexe, boulimie, tocs…) et doivent êtreutilisés à bon escient. L’avis des experts est très partagé sur l’utilisation des agonistes : « Il ne semble pas exister, à l’heure actuelle, de consensus véritable quant à « l’heure » ou « le moment adéquat » à la prescription des agonistes dopaminergiques. En première intention et en monothérapie, la bromocriptine, le lisuride, le ropinirole ou le pergolide sont moins efficaces que la L-dopa seule (mais ils retardent la survenue de dyskinésies). En association avec la L-dopa (et toujours en première intention), les résultats semblent meilleurs qu’avec la L- dopa seule (dose de L-dopa moindre, moins de mouvements anormaux). Tous ces agonistes dopaminergiques pourraient avoir un effet neuroprotecteur. In vitro, ils ont des propriétés de bloqueurs de radicaux libres et diminuent le turn-over de la dopamine mais Il n’existe pas de données cliniques permettant d’affirmer ces propriétés. »
Les autres antiparkinsoniens
Les inhibiteurs IMAO6-B amantatine (Mantadix®), rasagiline (Azilect®). Ils ont pour effet de réduire la dégradation de la Ldopa donc en réduire le dosagemédicamenteux comme l’entacarpone (Comtan®) et partie du Stalevo®) qui sont, eux,des ICOMT7Des cas de confusion mentale ont été rapportés avec ces médicaments dont le surdosagepeut avoir des effets négatifs (en particulier pour l’entacarpone)Aux USA la FDA (équivalent de notre ANSM) indique que :“In the treatment of Parkinson’s disease, SYMMETREL® (le Mantadix® en France) is less effective thanLevodopa”Pour l’Azilect® , de nombreux médicaments son incompatibles avec cette molécule:L’avis de la FDA (USA) est très clair :
“Do not take AZILECT® if you are taking meperidine as it could result in a serious reaction such as comaor death. Also, do not take AZILECT® with tramadol, methadone, propoxyphene, dextromethorphan, St. John's wort (le millepertuis), or cyclobenzaprine (relaxant musculaire)”“You also should not take AZILECT® with other monoamine oxidase inhibitors (MAOIs)You should not exceed a dose of 1 mg per day of AZILECT® in order to prevent a possibly dangerousincrease in blood pressure. All PD patients should be monitored for melanoma (skin cancer) on a regularbasis”Bref, pas très rassurant tout cela !
Ces derniers médicaments ont en commun d’avoir un prix très élevé (Azilect 100.80€ laboite de 30 comprimés) ou très faible (Mantadine, 5.50€ la boite de 50 capsules)
Bizarre n’est-ce-pas ?
Les médicaments en injection
L’Apomorphine8 (Apokinon®), présentée en stylo doseur injectable ou en pompe
automatique (idem pompe à insuline) à mettre en place chaque jour. Il est classé commeagoniste.
Bien que peu répandu c’est un moyen relativement efficace de stopper des crisesON_OFF.
En injections sous cutanées simples, l’action est effective en 5 à 10mn et dure de 1h30 à2h.
Avec la pompe, l’action est maintenue toute la journée ; seul le réglage doit être adapté.
Le fait ne de pas passer par les voies digestives est un avantage important du traitement.
Selon l’antériorité de la maladie, l’Apomorphine peut être utilisée ou non conjointementavec la Ldopa.
Selon les études américaines, l’action serait encore plus efficace combinée avec ledompéridone (Motilium®), surtout en cas de nausées, bien que cette pratique ne soit pastrès répandue en France.
Comme tout médicament des effets néfastes sont possibles (hypotension, allergie, fibroselocale aux points d’injection…)
6 IMAO : Inhibiteurs de la mono-amine oxydase 7 ICOMT : Inhibiteurs de la catechol-o-methyltransferase 8 Contrairement à son nom, l’apomorphine n’a rien à voir avec la morphine même si el e est parfois utilisée dans les cures de sevrage d’opiacés. Son nom IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) est dihydroxy-10,11 méthyl-6 tétrahydro-5,6,6A,7 4H- dibenzo(DE,G) quinoleine chlorhydrate (ouf !). En pompe auto-injectable c’est une alternative aux traitements chirurgicaux décrits ci-après.
Le gel de Duodopa® (levodopa-carbidopa) en injection gastro-intestinale (intestin grêle)
par une pompe implantée, est parfois utilisé dans les cas sévères rebelles aux autrestraitementsCette forme invasive est à réservé aux cas sévères et nécessite un suivi hospitalierrégulier pour éviter toute infection ou hémorragie locale.
Les traitements chirurgicaux :
Traitement par neurostimulation profonde (en général dans la zone sous thalamique
Développé chez l'homme par Alim-Louis BENABID et Pierre POLLAK à Grenoble en1993, ce traitement est pratiqué depuis une douzaine d’années par une quinzaine decentres hospitaliers en France.
L’effet majeur recherché est une diminution voire une suppression des tremblements dumalade ainsi que la réduction importante de la raideur des articulations, ce qui réduit, enprincipe, l’importance du traitement médicamenteux. Les autres effets majeurs (On-Off,Dyskinésie, difficulté de la marche) sont souvent atténués.
Du fait de l’indication principale et du mode opératoire, il est clair que les patients trèshandicapés par le tremblement et les blocages (d’origine parkinsonienne) sontessentiellement concernés. En outre un certain nombre de critères de santé ou d’âge (<70ans) sont requis pour être opérable. Rappelons que l’âge moyen des parkinsoniens estd’environ 68/69 ans et que la maladie apparaît en moyenne vers 58 ans ! L’effet antidyskinésique est généralement obtenu simultanément.
La tendance actuelle est d’opérer « les jeunes malades ».
Pratiquement compte tenu de l’âge limite, des conditions requises de santé du malade etde la typologie de la maladie, seul 4 à 8% de la population des parkinsoniens (5% selonles critères US/Canada) est donc susceptible de « bénéficier » de cette technique.
En réalité, depuis l’année 2000, près de 3200 personnes ont été opérées en Frances (pourun maximum de 350 à 400 par an actuellement alors qu’il apparait près de 8500 denouveaux cas chaque année). Observations (à propos de l’intervention de neurochirurgie):
L’intervention ne supprime pas la nécessité du traitement même s’il est souvent assoupli.
La réussite complète de l’intervention est assez loin de 100% (~ 50% actuellementd’amélioration très significative) mais, étant réversible, on peut revenir à la situationprécédente. L’efficacité est actuellement estimée entre 10 et 15 ans
Outre la complexité de l’intervention (jusqu’à 8 heures en salle d’opération !), unedifficulté importante du procédé est la nécessité de réglages (fréquents au début, plusespacés mais indispensables ultérieurement). Ces réglages, évidemment délicats, sontréalisés par des praticiens « neuro-régleurs ». Ceci accroît progressivement la charge duservice de neurologie aux détriments des malades, jusqu’au point de provoquer des délaisd’attente considérables pour les consultations (6 mois est un délai courant).
Le coût de l’intervention est élevé (30 à 45 000 €) sans compter les réglages ultérieurs etl’entretien des pacemakers
Des effets parasites sont assez couramment observés concernant les troubles de la paroleinduits ou renforcés par l’intervention ou d’autres perturbations neurologiques. Bref une intervention coûteuse, certes intéressante en particulier pour les « jeunes » malades ; pas toujours couronnée de succès, et qui ne saurait en aucune manière représenter une solution de masse à la MP
Les idées et les projets
On nous présente les mêmes depuis plus d’une dizaine d’années, mais il faut bien dire quecela relève plus de la science fiction que d’une réalité proche.
La thérapie génique et les cellules souche embryonnaires.
Plusieurs équipes de chercheurs planchent sur ce projet, en particulier le Pr Stéfane PALFI – H. Mondor et l’institut BioMedica à Oxford ; le Dr. Barbara Waszczak et la Northeastern University à Boston et bien d’autre dans le monde (Canada, Australie Japon, Israël…). L’idée de base de la thérapie génique consiste à injecter des virus mutants, rendu inoffensifs, et dont on a modifié le génome, dans une partie du cerveau (souvent le striatum) Les cellules souches humaines (par exemple celle prélevées dans le cordon ombilical d’un nouveau né) découvertes en 1960 par James Till et Ernest Mc Culloch (Canada) sont à la base de cette étude. La recherche sur les cellules souches s’intéresse aux façons de réparer ou de remplacer les cellules atteintes en vue d’une récupération fonctionnelle. Ce phénomène, appelé neurogenèse, est l’un des centres d’intérêt d’une spécialité émergente, la médecine régénérative. Les scientifiques se fondent sur l’hypothèse que si on réussit à greffer ces cellules, elles se mettront à sécréter de la dopamine et l’état du malade s’améliorera. Expérimentée récemment sur 15 malades à Créteil (équipe du Pr Palfi) et Cambridge (UK) à partir de d’un virus modifié administré dans le striatum cette expérimentation donnerait des résultats encourageants (à long terme). Toutefois, à l’heure actuelle, aucun traitement réel n’existe a à partir de cette méthode. Pire, quelques expérimentations effectuéesaux USA et en Australie ont abouti àl‘apparition de tumeurs cérébrales !
Quoi d’autre La piste bactérienne
Pour mémoire, avant de quitter la France pour la Chine, le Professeur Montagnieravait émis l’idée d’une piste bactérienne intestinale pouvant induire ou favoriser laMP.
Le clonage et la parthénogénèse
Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est en Corée du sud que des travaux parfois iconoclastes ouvrent peut-être une voie originale. En effet le Pr Woo-suk HWANG de l’université de Seoul annonce en 2004, puis en 2005, avoir cloné un humain à partir de cellules souches. Après enquête, cette affirmation n’est pas validée (en fait plusieurs tentatives ont échoué) et le professeur est condamné à 2 ans de prison en 2006, confirmé en 2010, mais ramenée à 6mois. Pour autant Hwang ne se décourage pas et réussi en 2005 le clonage d’un chien lévrier Afgan (Snuppy). Depuis, après démission de l’Université, le scientifique poursuit en privé ses affaires qui sont florissantes dans le clonage d’animaux (compter 100 000$ pièce !) très apprécié des milliardaires américains et russes. Tout laisse à penser qu’il poursuit en secret ses manipulations génétiques humaines mais plutôt par parthénogenèse que par clonage dont il serait le premier (et le seul) à obtenir une réussite. Il collaborerait actuellement avec des scientifiques russes au clonage d’un mammouth récemment découvert en Sibérie. Il aurait affirmé lors d’une interview, travailler sur l’obtention de cellules souches saines susceptibles de traiter des maladies comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Pourquoi pas ?
Les soins connexes.
Tout n’est pas si noir, car il est un domaine où, depuis quelques années, la plupart des
spécialistes de la MP s’accordent à reconnaître une grande importance dans le traitement de la maladie. Je veux parler de l’activité physique en général et du suivi régulier du malade par un kinésithérapeute qui, par des exercices appropriés, va permettre au malade de conserver une mobilité satisfaisante des articulations et de l’aptitude au déplacement.
Certain vont même au delà de cette conservation des aptitudes physique en développantdes programmes de soins spécialisé avec pour objectif de diminuer la prised’antiparkinsoniens9
Dans la même démarche, le suivi du malade par un ou une orthophoniste est particulièrement utile pour limiter la dégradation de la parole avec le temps, chez les malades, et leur inculquer des règles pratiques d’absorption de la nourriture pour éviter les « fausses routes » possibles avec la durée de la maladie. Gros revers de cette belle médaille
Très peu de kinésithérapeutes ont une formation aux soins pour parkinsonien
Ceux qui, par chance, ont cette formation (parfois dispensée par les associations
de malades comme FP), n’ont que peu d’intérêt à la mettre en œuvre car cela leurdonne un travail plus difficile et individuel (pas de multi clients simultanéspossibles)
le cout de la séance est le même que pour une rééducation ordinaire
Quant aux orthophonistes, leur nombre est tel qu’il n’y a peu de chance d’en trouver
un disponible (les listes d’attente sont souvent de plusieurs années)
Des pistes pour le dépistage
On a vu que le diagnostic de la maladie est loin d’être évidents, en tout cas au début de la
maladie, tellement les symptômes sont variés. Il faut même parfois observer la réactiondu supposé malade à la prise de Ldopa pour confirmer le diagnostic.
Un certain nombre de pistes sont explorées ou non pour améliorer les connaissances dans
ce domaine et peut-être engager un traitement précoce si possible non médicamenteux :
American Academy of Neurology
« Un test de la glande salivaire pour diagnostiquer la maladie de Parkinson, c’est la promesse de cette étude de la Mayo Clinic qui à été présentée en mars 2013 à la Réunion annuelle de l’American Academy of Neurology de San Diego. Alors que 30% des diagnostics sont posés à tort, cette nouvelle procédure apporte une précision précieuse en amont du traitement ou pour les essais cliniques portant sur de nouveaux traitements. »
Institut technologique du Massachusetts (MIT), a imaginé, avec deux collègues de
l'université britannique d'Oxford, un logiciel capable de déceler les infimes modifications de la voix qui serait l'un des premiers signes de cette pathologie neurologique. Les essais réalisés depuis 2012 sont très satisfaisants. Le test, même réalisé au téléphone aurait une grande fiabilité. L’indice UPDRS10 atteint une précision de 3 points
Enfin toutes les enquêtes sur la MP ont montré que plus de 30% des malades avaient une
perte sensible de l’odorat (anosmie) bien avant le diagnostic de la maladie. Ce phénomène passe à 60% après 15 années. Cette piste connue des spécialistes n’est pour l’instant pas exploitée. La localisation du centre d’interprétation des odeurs du cerveau près du Locus Niger pourrait expliquer cette affection qui parfois se double d’une perte du goût (agueusie et ou dysgueusie).
9 Le GHU Henri MONDOR, en région parisienne expérimente une technique de kinésithérapie appliquée au malade parkinsonien. Ce projet (ASYMOT)tente de comparer les bénéfices d'un programme de rééducation « motrice asymétrique » par rapport à un programme de rééducation « globale ». Pour ceux qui s'intéressent particulièrement à ce sujet, la revue anglaise "COCHRANE" www.cochrane.org, décrit des méthodes similaires en cours dedéveloppement dans le monde. 10 UPDRS : Unified parkinson’s desease rating scale (0 = personne parfaitement saine, 176 = incapacité totale)
CONCLUSIONS Commençons par un petit calcul qui va expliquer bien des choses.
Le coût annuel des soins d’un Parkinsonien moyen (d’après l’étude de Fabien ZAGNOLI11 etFrançois ROUHART12) (Ed DOUIN) est, selon les auteurs, de 4000€ /an13 dont 22% demédicaments (880€) soit pour les laboratoires pharmaceutiques français 130 000 x 880 soitenviron 114M€. (Pour mémoire l’Assurance maladie indique une dépense moyenne de 9152 € /malade en 2009 dont 1700€ de médicament ce qui conduit à doubler ces chiffres !)
Le chiffre d’affaire annuel français du médicament est de 21 milliards d’euros en 2012 (pourl’industrie mondiale du médicament, il est de 630 milliards d’euros. La maladie de parkinson ne représente donc que 0.54% de revenu (0.25% selon les chiffres de l’assurance maladie) pour les laboratoires pharmaceutiques, et encore, dans ce chiffre on devrait retirer la part des laboratoires étrangers (~25%). Ces chiffres peuvent aisément établis pour le marché mondial (7M de malades, coût moyen 500 €/an) Soit 7mx500 = 1.5 milliards d’euros à rapporter au CA de 630 milliards soit 0.46% du CA On comprend que l’intérêt des laboratoires ne se porte pas sur la recherche de médicaments pour cette maladie, mais il en est tout autre pour la collectivité, d’autant qu’avec l’allongement de la durée du travail (63 à 65 ans) c’est une frange non négligeable de la population qui sera écarté de la production, la maladie touchant les travailleurs autour de 58 ans (soit 5 à 7 années de moins sur 44). Il ne faut donc pas beaucoup compter sur l’industrie pharmaceutique pour faire avancer la recherche des médicaments antiparkinsoniens. C’est aux États, aidés par les associations de malades, qu’il appartient d’agir sous une forme à définir (subvention, concours internationaux doté …)
Dans la même optique, certains pourraient ce demander quel intérêt y-a-t-il à l’intervention neurochirurgicale de la maladie de parkinson en dehors du bien être du malade. Le coût de cette intervention (y compris les examens préopératoires indispensables) à été évalue en 2011 à 40 000€ (hors fourniture et maintenance des stimulateurs) soit, par an, pour 400 interventions, environ 16M€ à rapprocher des 114M€ des médicaments consommés. Pas mal n’est-ce pas ! Bon je suis sans doute de mauvaise foi, mais je vous avais prévenu que c’est un billet d’humeur!Et les médicaments actuels dans tout cela.
Si l’on se réfère à ce qui a été écrit plus haut, c’est la famille LDopa (Modopar , Sinemet) et ses améliorations (Stalevo) qui constitue depuis 1973 le vrai traitement de la maladie de parkinson et il reste à résoudre le problème des dyskinésies qui apparaissent à long terme. Les agonistes ont souvent des effets secondaires gênant, voire graves, et doivent être utilisés avec discernement. Le cas de l’apomorphine (qui est aussi un agoniste) semble assez favorable mais il faut rester prudent. Un point important de ces médications est qu’elles ne prennent pas en compte la douleur qui est présente chez presque tous les parkinsoniens. De ce coté il reste beaucoup à faire car les douleurs d’origine neurologique engendrées par la MP sont souvent rebelles aux antidouleurs et classiques même les plus modernes (Lyrica®, Norset®, Leponex®, etc.) souvent compétés par des antidépresseurs ou autres neuroleptiques et somnifères. Un espoir avec le Stativex® ? Les exercices physiques sous toutes les formes (y compris Yoga, Taï chi, chant et autre), la kinésithérapie, l’ostéopathie, l’orthophonie sont des compléments indispensables au traitement de la maladie. Bernard SAUVESTRE Réagissez sur le blog Membre de l’association France Parkinsonou par mail à :
11 Chef de service CHRU Clermont Tonnerre (Brest)12 Neurologue CHRU Clermont Tonnerre (Brest)13 Selon les auteurs le coût du patient va de 2500€/an à 10 500€/an en fonction du stade de gravité de 2 à 5 (Hoehen et Yard)
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